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mœurs à une force et une grande élévation d’esprit, une vivacité surprenante à une grande application à l’étude, une érudition assez grande à une conversation agréable. Léonard de Vinci ne voulut point se marier pour travailler avec plus de liberté : sur quoi un de ses amis disoit qu’il n’avoit point voulu avoir d’autre épouse que la Peinture, ni d’autres enfans que les ouvrages qu’il faisoit. Au sortir de sa jeunesse il laissa croître ses cheveux et sa barbe, de sorte qu’il ressembloit à quelque vieux Druide, ou à un solitaire de la Thébaïde.

La plus grande partie des tableaux de Léonard sont à Florence chez le Grand-Duc, ou en France ; il s’en trouve plusieurs en différens pays, chez les princes et chez les curieux. Outre ceux dont j’ai parlé, Lomazzo dit qu’il fit un tableau de la Conception de la sainte Vierge pour l’église de Saint François de Milan. On en voit en France plusieurs qui sont certainement de lui ; comme la Vierge avec sainte Anne et le petit Jésus,