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toujours fortes ; et dans une grande distance le visage prend une demi-teinte d’ombre, et paroît obscur, parce que les lumières et les ombres qu’il a, quoiqu’elles ne soient pas les mêmes dans ses différentes parties, elles s’affoiblissent toutes dans un grand éloignement, et se confondent pour ne faire qu’une demi-teinte d’ombre : c’est aussi l’éloignement qui fait que les arbres et les autres corps paroissent plus obscurs qu’ils ne sont en effet ; et cette obscurité les rend plus marqués et plus sensibles à l’œil, en leur donnant une couleur qui tire sur l’azur, sur-tout dans les parties ombrées ; car dans celles qui sont éclairées, la variété des couleurs se conserve davantage dans l’éloignement.


CHAPITRE CCCXXVIII.

Pourquoi sur la fin du jour, les ombres des corps produites sur un mur blanc sont de couleur bleue.

Les ombres des corps qui viennent de la rougeur d’un soleil qui se couche et qui est proche de l’horizon, seront toujours azurées ; cela arrive ainsi, parce que la superficie de tout corps opaque tient de la couleur