Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/376

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans un brouillard, doivent paroître plus gros par le haut que par le bas : cela vient de ce que le brouillard ou l’air épais étant pénétré des rayons du soleil, paroît d’autant plus blanc qu’il est plus bas ; les figures qu’on voit de loin paroissent mal proportionnées, parce que la partie qui est plus éclairée envoie à l’œil son image avec des rayons plus forts que la partie qui est obscure ; et j’ai observé une fois, en voyant une femme habillée de noir, laquelle avoit sur la tête un linge blanc, que la tête lui paroissoit deux fois plus grosse que les épaules qui étoient vêtues de noir.


CHAPITRE CCCIX.

Des villes et des autres choses qui sont vues dans un air épais.

Les édifices des villes que l’œil voit pendant un temps de brouillards, ou dans un air épaissi par des fumées et d’autres vapeurs, seront toujours d’autant moins sensibles qu’ils seront moins élevés ; et, au contraire, ils seront plus marqués et on les distinguera mieux, quand on les verra à une plus grande hauteur : on le prouve ainsi. L’air est d’autant plus épais qu’il est plus