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CHAPITRE CCXC.

Qu’il faut garder les proportions jusques dans les moindres parties d’un tableau.

C’est une faute ridicule, et dans laquelle cependant plusieurs Peintres ont coutume de tomber, de donner avec si peu de jugement les proportions aux parties de leurs tableaux, qu’un bâtiment, par exemple, ou une ville a des parties si basses, qu’elles n’arrivent pas seulement à la hauteur du genou d’un homme, quoique selon la disposition du plan elles soient plus près de l’œil de celui qui regarde le tableau, qu’elles ne le sont de celui qui paroît vouloir y entrer. Nous avons vu quelquefois dans des tableaux des portiques peints, tous chargés de figures d’hommes, et les colonnes qui soutenoient ces portiques étoient empoignées par un de ces hommes, qui s’appuyoit dessus comme sur un bâton : il se fait beaucoup d’autres fautes semblables qu’il faut éviter avec soin.