Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/335

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toutes ses parties. Pour ce qui est des choses dont il n’a pas la pratique, il ne faut point qu’il néglige d’aller voir et dessiner d’après le naturel, et qu’il ait soin en travaillant d’avoir toujours auprès de lui un miroir plat, et de considérer souvent son ouvrage dans ce miroir, qui le lui représentera tout à rebours, comme s’il étoit de la main d’un autre maître ; par ce moyen il pourra bien mieux remarquer ses fautes : encore il sera fort utile de quitter souvent son travail, et de s’aller divertir un peu, parce qu’au retour il aura l’esprit plus libre ; au contraire, une application trop grande et trop assidue appesantit l’esprit, et lui fait faire de grosses fautes.


CHAPITRE CCLXXV.

De l’usage qu’on doit faire d’un miroir en peignant.

Quand vous voulez voir si votre tableau pris tout ensemble ressemble aux choses que vous avez imitées d’après le naturel, prenez un miroir, et présentez-le à l’objet que vous avez imité, puis comparez à votre peinture l’image qui paroît dans le miroir, considérez-les attentivement, et comparez-