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sont bien représentés, et les expressions de douleur, de crainte, d’inquiétude, sont admirables : on remarque dans Judas tous les traits qui peuvent faire connoître un scélérat et un homme dévoué au crime : aussi l’expression étoit de toutes les parties de la Peinture celle dans laquelle excelloit Léonard.

François Ier trouva ce tableau si beau lorsqu’il le vit à Milan, qu’il voulut l’avoir, et le faire porter en France ; mais cela ne put se faire, parce que cette histoire est peinte sur un mur, et occupe un espace de plus de trente pieds en hauteur et en largeur. On croit que la copie de ce tableau, qui se voit à Paris à S. Germain-l’Auxerrois, a été faite par ordre de François Ier. Lomazzo, disciple de Léonard, en a fait aussi une copie en grand : elle est à Milan, à S. Barnabé. Ces deux copies donneront dans la suite aux Peintres et aux curieux une idée des beautés de l’original : car il est aujourd’hui entièrement gâté, Léonard l’ayant peint à l’huile sur un mur qui n’étoit pas