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lomées avoient conduit l’eau du Nil en différens endroits de l’Égypte, et de quelle manière Trajan établit un grand commerce à Nicomédie, en rendant navigables les lacs et les rivières qui sont entre cette ville et la mer.

Après que Léonard eut travaillé pour la commodité de la ville de Milan, il s’occupa par les ordres du duc à l’embellir et à l’orner de ses peintures. Le prince lui proposa de faire un tableau de là Cène de Notre-Seigneur pour le réfectoire des Dominicains de Notre-Dame de la Grace. Léonard se surpassa lui-même dans cet ouvrage, où l’on voit toutes les beautés de son art répandues d’une manière qui surprend ; le dessin est grand et correct, l’expression belle et noble, le coloris charmant et précieux, les airs de têtes y sont bien variés : on admire sur-tout les têtes des deux saints Jacques ; car celle du Christ n’est point achevée. Léonard avoit une si haute idée de l’humanité sainte, qu’il crut ne pouvoir jamais exprimer l’idée qu’il s’en étoit formée.