Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE CLXI.

Des couleurs qui sont produites par le mélange des autres couleurs.

Des couleurs simples, la première de toutes est le blanc, quoique entre les philosophes le blanc et le noir ne soient point comptés parmi les couleurs : parce que l’un en est la cause, l’autre la privation ; néanmoins, parce que le Peintre ne peut s’en passer, nous les mettrons au nombre des couleurs, et nous donnerons la première place au blanc entre les couleurs simples ; le jaune aura la seconde, le vert la troisième, l’azur la quatrième, le rouge aura la cinquième, et la sixième, qui est la dernière, sera pour le noir : nous établirons le blanc comme la lumière, sans laquelle nulle couleur ne peut être vue ; le jaune sera pour représenter la terre ; le vert pour l’eau, l’azur pour l’air, le rouge pour le feu, et le noir pour les ténèbres. Si vous voulez voir bientôt la variété de toutes les couleurs composées, prenez des carreaux de verre peints, et au travers de ces verres, considérez toutes les couleurs de la campagne ; par ce moyen vous connoîtrez que la cou-