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CHAPITRE CLVI.

Des couleurs.

La lumière qui vient du feu, teint en jaune tout ce qu’elle éclaire ; mais cela ne se trouvera pas vrai, si on ne lui présente quelqu’autre chose qui soit éclairée de l’air : on peut observer ce que je dis vers la fin du jour, et encore plus distinctement le matin après l’aurore : cela se remarque encore dans une chambre obscure, où il passera sur l’objet un rayon de jour, ou même d’une lumière de chandelle ; et dans un lieu comme celui-là, on verra assurément leurs différences bien claires et bien marquées ; mais aussi sans ces deux lumières, il sera très-difficile de reconnoître leur différence, et il ne sera pas possible de la remarquer dans les couleurs qui ont beaucoup de ressemblance, comme le blanc et le jaune, le vert de mer et l’azur, parce que cette lumière qui va sur l’azur étant jaunâtre, fait comme un mélange de bleu et de jaune, lesquels composent ensemble un beau vert ; et si vous y mêlez encore après de la couleur jaune, ce vert deviendra beaucoup plus beau.