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humide, et qu’on prenne garde que vers les montagnes qui ont plus d’ombre, l’azur y est plus beau dans un grand éloignement, pour la même raison qu’aux lieux où l’air est plus éclairé, on voit davantage la couleur de la montagne que celle de l’azur, duquel elle est colorée par l’air qui se trouve entre l’œil et elle.


CHAPITRE CLII.

Des couleurs.

Entre les couleurs qui ne sont point bleues, celle qui approche plus du noir tire plus sur l’azur dans une grande distance ; et au contraire, celle qui aura moins de conformité avec le noir, conservera mieux sa propre couleur dans une grande distance, il s’en suit donc que le vert, dans les campagnes, se transforme plutôt en azur que le jaune ou le blanc, et par la même raison, le blanc et le jaune se changent moins que le rouge ou le vert.


CHAPITRE CLIII.

Des couleurs qui sont dans l’ombre.

Les couleurs qui sont mêlées parmi les ombres, retiendront de leur beauté natu-