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celles qui ne sont point composées, et ne peuvent être faites ni suppléées par aucun mélange des autres couleurs. Le noir et le blanc ne sont point comptés entre les couleurs, l’un représentant les ténèbres, et l’autre le jour ; c’est-à-dire, l’un étant une simple privation de lumière, et l’autre la lumière même, ou primitive ou dérivée. Je ne laisserai pas cependant d’en parler, parce que dans la peinture il n’y a rien de plus nécessaire et qui soit plus d’usage, toute la peinture n’étant qu’un effet et une composition des ombres et des lumières, c’est-à-dire, de clair et d’obscur. Après le noir et le blanc vient l’azur, puis le verd, et le tanné, ou l’ocre de terre d’ombre, après le pourpre ou le rouge, qui font en tout huit couleurs : comme il n’y en a pas davantage dans la nature, je vais parler de leur mélange. Soient premièrement mêlés ensemble le noir et le blanc, puis le noir et le jaune, et le noir et le rouge, ensuite le jaune et le noir, et le jaune et le rouge ; mais parce qu’ici le papier me manque, je parlerai fort au long de ce mélange dans un ouvrage particulier, qui sera très-utile aux Peintres. Je placerai ce traité entre la pratique et la théorie.