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nard faisoit déjà paroître une vivacité et une politesse fort au-dessus de son âge et de sa naissance. Il trouva chez son maître de quoi contenter la forte inclination qu’il avoit pour tous les arts qui dépendent du dessin ; car André n’étoit pas seulement peintre, il étoit aussi sculpteur, architecte, graveur et orfèvre. Léonard profita si bien des leçons de Verocchio, et fit de si grands progrès sous sa conduite, qu’il le surpassa lui-même.

Cela parut, pour la première fois, dans un tableau du Baptême de Notre-Seigneur, qu’André avoit entrepris pour les religieux de Valombreuse, qui sont hors de la ville de Florence ; il voulut que son élève l’aidât à le faire, et il lui donna à peindre la figure d’un ange qui tient des draperies ; mais il s’en repentit bientôt, car la figure que Léonard avoit peinte effaçoit toutes celles du tableau, André en eut tant de chagrin, que, quittant dès-lors la palette et les couleurs, il ne se mêla plus de peinture.