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CHAPITRE LIV.

Qu’il faut éviter de peindre divers tableaux d’histoire l’une sur l’autre dans une même façade.

Ce que je blâme ici est un abus universel et une faute que tous les Peintres font quand ils peignent des façades de chapelles : car, après avoir peint sur un plan une histoire, avec son paysage et des bâtimens, ils en peignent plusieurs autres au-dessus et à côté de la première sur autant de plans différens, en changeant chaque fois de point perspectif, de sorte que la même façade se trouve peinte avec plusieurs points de vue différens, ce qui est une grande bévue pour des Peintres,

    la première fois ne l’a ni expliqué ni corrigé. Voici ce qu’on peut dire sur la matière qui est ici traitée. Tout tableau est une perspective, et l’art peut faire paroître les figures d’un tableau avec autant de relief qu’en ont les figures naturelles. Mais un tableau ne représente que des figures plates autour desquelles on ne sauroit tourner pour en voir les différens côtés ; il n’a proprement qu’un point de vue d’où on puisse les bien voir, au lieu qu’on, peut voir de tous côtés les figures naturelles, et elles paroîtront toujours avec le relief qu’elles ont.