Page:Léonard - Œuvres, 1798, t2.djvu/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

Berger , dit-elle enfin , je crois l'heure passée.
Non, dit Thestile, à peine est-elle commencée.
Elle attendit encor ; mais au bout d'un moment :
      L'heure est passée , assurément,
Dit-elle avec dépit , et comme un peu lassée.
Oh ! cela ne se peut , répondit le berger.
Eh bien donc ! puisqu'il faut que je sois embrassée,
      Ne tarde plus à te venger :
Je te rends ta promesse , et te permets de prendre
     Tant de baisers que tu voudras . . .

La bergère, à ces mots se penche dans ses bras,
Lui jette un doux regard, lui sourit d'un air tendre.
      Thestile ému , balance un peu :
Puis , cédant au désir dont l'ardeur le tourmente ,
Il applique à sa bouche une bouche de feu ,
Et par mille baisers satisfait son attente.