Page:Léon de Rosny - Les Coréens Aperçu ethnographique et historique,1886.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une Grammaire Coréenne publiée l’année suivante par les mêmes missionnaires, on a donné, à titre d’exercices gradués, une série de phrases dialoguées, d’anecdotes et d’historiettes, empruntées en partie à l’imagination européenne, mais qui démontrent cependant, dans l’idiome coréen, une souplesse suffisante pour la composition de morceaux plus étendus et d’un style plus élevé.

Avant la récente occupation de la Cochinchine par les Français, on pouvait dire qu’il n’existait point de littérature annamite. Depuis notre établissement à Saïgon et dans les contrées avoisinantes, il a paru et il paraît chaque jour des contes, des légendes, des romans et des poèmes cochinchinois inédits. La plupart de ces productions du génie annamite, plus ou moins guidé et dirigé par l’esprit européen, n’ont qu’une valeur assez médiocre : on ne peut nier cependant qu’elles ne soient le point de départ d’une littérature originale qui serait sans doute restée bien longtemps encore avant de se manifester, ou qui même ne se serait jamais produite à la lumière sans l’invasion des idées occidentales dans cette partie de l’Indo-Chine. Ou je me trompe fort, ou un phénomène analogue ne