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sés chinois suivis d’un auxiliaire qui seul est susceptible d’être conjugué. Un procédé absolument analogue se remarque en japonais.

Jusqu’à présent, on peut affirmer qu’on ne possède point de monuments de la littérature coréenne proprement dite. La plupart des livres qu’on a trouvés dans la péninsule étaient des livres chinois ou des livres écrits en chinois. Le seul ouvrage, en partie coréen, que nous connaissions en Europe déjà depuis bien des années, est le Tsyen-tsa-kyeng ou Livre de Mille mots. C’est la traduction d’un petit texte chinois composé sous le règne de l’empereur de Chine Wou-ti, fondateur de la dynastie des Liang[1]. Il est cependant certain qu’il existe d’autres livres purement coréens, et l’un d’eux, malheureusement incomplet des premières pages, fait partie de la collection du Département Asiatique à Saint-Pétersbourg. Il y a tout lieu de croire que d’autres ouvrages du même genre ne tarderont pas à être signalés aux orientalistes ; mais ces

  1. Ce livre est répandu dans toutes les écoles de la Corée où il sert à apprendre à la jeunesse les premiers éléments de l’écriture idéographique de la Chine. Le célèbre voyageur hollandais, Ph.-Fr. von Siebold, en a donné une reproduction, en chinois et en coréen, par le moyen de la lithographie, dans sa Bibliotheca Japonica.