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§ 2. — LA LANGUE ET LA LITTÉRATURE


La langue coréenne possède un fonds de mots indigènes qui paraissent n’avoir aucune espèce de rapport avec les mots chinois. Ces derniers se sont introduits, non seulement dans l’idiome écrit, mais même dans l’idiome vulgaire, en telle proportion qu’on emploie généralement plus d’expressions chinoises en coréen que de locutions coréennes proprement dites. On peut aussi constater, dans le langage actuel du Tchao-sien, un phénomène analogue à celui qui s’est accompli, surtout depuis quelques années, dans le langage des insulaires du Nippon, où les mots d’origine chinoise tendent de jour en jour à supplanter davantage les mots indigènes.

L’examen du vocabulaire coréen nous montre donc une foule énorme de mots chinois, plus ou moins altérés dans leur prononciation, à peu près comme l’on trouve dans le dictionnaire persan une quantité de mots arabes apportés par la civilisation musulmane. Quant au fond indigène, il n’a pas encore été étudié sérieusement au point de