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dou de préférence aux signes idéographiques qui avaient déjà été employés en Chine non seulement pour traduire les livres sacrés de l’Inde, mais encore pour noter et transcrire les mots sanscrits nécessaires à l’enseignement de la nouvelle doctrine religieuse. Il est probable que les lettres dêvanâgarî ne furent point acceptées en Chine, parce que l’écriture idéographique avait acquis dans ce pays un caractère essentiellement national qu’il était impossible de supplanter, d’autant plus que c’était avec ses signes qu’on avait écrit les livres canoniques de l’antiquité chinoise et les livres moraux de la grande école de Confucius ; mais qu’en Corée, où la civilisation était à peine sortie de ses langes, où toute écriture était encore inconnue ou tout au moins peu usitée, les prédicateurs du bouddhisme ne rencontrèrent point la même résistance, et qu’ils purent à leur gré répandre dans le pays l’alphabet même avec lequel avaient été écrits les plus anciens monuments de la littérature bouddhique.

De nouvelles recherches ne tarderont probablement point à nous éclairer d’une façon complète sur cet intéressant sujet.