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culées au delà de l’ère chrétienne (et encore à cette époque se trouve-t-on bien plus dans la période mythologique que dans la période historique), l’introduction de l’écriture en Corée doit être à peu près contemporaine des premiers siècles de ses annales. D’autre part, le bouddhisme, introduit en Chine en l’an 65, fut transporté en Corée par des missionnaires chinois en 372, d’abord dans le royaume de Kao-li, ensuite dans le royaume de Paik-tse en 384. Il est peu probable que l’écriture en question ait été répandue dans ce dernier pays dix ans avant l’arrivée des sectateurs de la foi de Çâkya-Mouni ; à moins cependant que le bouddhisme ne soit plus ancien en Corée que la date qui nous est donnée par les écrivains Chinois.

Ainsi qu’on le voit, le problème qui nous occupe, sans cesser d’être fort obscur, peut être localisé dans la chronologie coréenne d’une façon suffisamment précise, surtout si l’on se rappelle qu’il s’agit d’une époque où les véritables événements de la péninsule commencent à peine à figurer sur les registres de l’histoire. Il reste cependant à expliquer comment les missionnaires chinois qui venaient prêcher le bouddhisme au Tchao-sien parvinrent à y faire accepter l’alphabet hin-