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Il n’y a pas à douter que la révolution qui s’est opérée récemment en Corée et le contact chaque jour plus fréquent des indigènes avec les marchands japonais et européens, ne transforme en peu d’années les conditions actuelles de la marine, de l’industrie et du commerce dans le Tchao-sien. Tant que ce royaume a pu éviter d’entrer en rapport avec les pays étrangers, il a trouvé des garanties de sécurité et même un certain état prospère dans les entraves mises par le gouvernement local à toute tentative de multiplier les forces productives de la nation. Il ne peut plus en être ainsi ; et désormais les indigènes ne sauraient vivre longtemps avec les faibles ressources qui suffisaient naguère à leurs besoins. Il faudra, bon gré mal gré, qu’ils arrivent à relever leur industrie, sans laquelle les moyens d’existence ne tarderaient pas à leur manquer.

Déjà le gouvernement de Séoul a jugé utile d’envoyer une mission au Japon à l’effet d’y étudier les institutions commerciales et autres qui pourraient être avantageusement établies dans la péninsule. À l’instar des Japonais aussi, les Coréens ont organisé un service des postes et créé quelques établissements consulaires. C’est par l’initiative du Japon que la