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La polygamie existe en Corée à peu près comme en Chine ; mais la plupart des habitants ne profitent point de la tolérance de la loi, et n’ont qu’une seule épouse. Chez les grands seigneurs qui se donnent le luxe de plusieurs femmes, rarement plus de deux ou trois, il en est une, ordinairement la première reçue dans la maison, qui porte le titre de « grande femme », et jouit d’une certaine autorité sur ses compagnes, le plus souvent considérées comme des concubines légales ou comme de simples servantes. Les enfants des différents lits sont réputés appartenir tous à la « grande femme ».

Dans les classes supérieures, les femmes sont soumises à une sorte de réclusion per-

    mansuétude des lois coréennes, il faut le dire, est en désaccord avec le récit des voyageurs qui, depuis Hamel de Gorcum, n’ont pas cessé de décrire longuement les différents genres de tortures et de supplices pratiqués dans la péninsule. Il est évident que les institutions et les usages de la Corée ont dû changer considérablement suivant les époques ; et jusqu’à présent nos connaissances relatives à ce pays sont trop imparfaites pour qu’il soit possible de distinguer les particularités de temps et de lieux. L’ouverture des ports de Corée au commerce européen permettra sans doute de rectifier prochainement les données que nous ont fourni les auteurs chinois et qui, jusqu’à présent, sont les plus complètes que nous possédions sur cette dernière terra incognita du monde asiatique. (Voy., néanmoins, Hamel, Relation du naufrage d’un vaisseau holandois sur la coste de l’isle de Quelpaert, traduction de Minutoli, p. 118 et sv. ; Dallet, Histoire de l’Église de Corée, t. I, p. lxv ; Revue de l’Orient, 1847, p. 383.)