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cutable la doctrine appelée Hyo-to (en chinois Hiao-tao), c’est-à-dire « la Voie de la Piété filiale ». Une loi qui serait en contradiction flagrante avec cette doctrine, serait lettre morte, et nul n’aurait l’obligation de la respecter et de s’y soumettre. Cette « voie » de la Piété filiale règle non seulement les devoirs des membres de la famille les uns vis-à-vis des autres, mais le modus vivendi de tous les sujets tant entre eux qu’avec le roi. Celui-ci est réputé « le père et la mère » de la nation ; et comme rien n’est plus respecté en Corée que l’autorité paternelle, il jouit d’un pouvoir absolu qui n’est tempéré que par les règles même de cette Piété filiale, auxquelles il ne saurait se soustraire sans faire immédiatement acte d’abdication.

Le respect des enfants pour les auteurs de leurs jours est considéré comme le devoir le plus essentiel et le plus indispensable qui puisse exister dans la société. Aussi le code criminel n’a-t-il admis la peine de mort que pour un seul crime : « celui d’avoir injurié ses parents ». Les autres crimes, sont punis de coups de bambous, ou de l’exil dans les îles qui entourent la péninsule[1].

  1. Klaproth, Aperçu des trois royaumes, p. 91. — la