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de l’ambassade, nommé Sonakasiké, fut retenu auprès de l’héritier présomptif du trône japonais, et enseigna à ce prince les sciences et les arts de son pays. Quelques années plus tard, le fils du roi de Sin-ra se rendit en personne à la cour du mikado, auquel il offrit des présents.

Au iiie siècle de notre ère, la Corée fut envahie par une armée japonaise qui subjugua successivement les états de Sinra et de Paiktse. La conquête de ces deux royaumes est attribuée à une princesse japonaise nommée Zin-gu (la Pi-mi-hou des historiens chinois) dont le règne, rempli de toute sorte d’événements fabuleux, ne peut être considéré comme historique qu’avec de grandes réserves. Cette princesse, qui s’était rendue célèbre par son savoir dans l’art de la sorcellerie, avait perdu son époux, l’empereur Tyu-ai. Elle résolut de cacher la mort de ce dernier, de revêtir des habits d’homme et de prendre en personne le commandement de l’armée expéditionnaire. La supériorité des troupes du Japon sur celles de la Corée fut telle, que cette péninsule fut subjuguée en quelques mois. L’impératrice Zin-gu, satisfaite des succès de ses armes, résolut de retourner au Japon ; et, après avoir obligé les rois de la