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giés chinois qui s’étaient transportés en Corée à l’époque des persécutions de l’empereur Tsin-chi Hoang-ti. Leur langue, en effet, n’était autre que celle qu’on parlait en Chine à l’époque de ce terrible monarque. Pour ce motif, on les a également appelés Tsin-han, c’est-à-dire Han du pays des Tsin. Ma Touan-lin rapporte qu’ils ne pouvaient choisir un roi parmi eux, qu’ils devaient toujours l’élire dans la race des Ma-han, ce qui est une preuve de leur caractère d’étrangers. Ce même auteur ajoute que, dans les cérémonies de leurs funérailles, « ils tenaient à la main des plumes d’un grand oiseau, indiquant par là qu’il souhaitaient que l’âme du mort prît son vol et s’élevât[1]. »

L’usage voulait, chez ces peuples, qu’on comprimât à l’aide d’une pierre la tête des enfants à leur naissance, ce qui a donné aux Chin-han une tête très aplatie. On prétend qu’à l’instar des Pien-chin, ils avaient emprunté au Japon la pratique du tatouage.

Je m’abstiens de reproduire ici les noms d’une foule d’autres peuplades ou tribus de la Corée, que les auteurs chinois nous ont conservés sans nous fournir aucun rensei-

  1. D’Hervey de Saint-Denys, Ethnographie, t. I, p. 33.