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Aux temps de la dynastie chinoise des Tsin, (210 avant notre ère), la Corée est occupée par plusieurs tribus ou peuplades à peu près complètement indépendantes les unes des autres, mais qui, à la suite de longues guerres, finirent par se réunir pour se séparer de nouveau dans les siècles suivants. À cette époque, on trouve au nord-ouest de la presqu’île le pays de Fou-yu ; au nord-est, le pays de Wou-tsiu* ; à l’est, le territoire occupé par les tribus Weï-meh* ; à l’ouest, le territoire des Ma-han* ; au sud-ouest, le Pien-han* ; et au sud-est, le Chin-han ou Sin-lo (le Sin-ra des Japonais).

Le Fou-yu était borné au sud par le royaume de Kao-kiu-li ; à l’est par les I-leou ; à l’ouest par les Sien-pi, et avait au nord pour limite le fleuve Joh-choui (l’Amour). Les I-leou, dont il est ici question, paraissent être les mêmes que les Sou-tchin de l’antiquité ; on les comptait parmi les peuples que les Chinois désignaient sous le nom de Toung-i ou « Barbares Orientaux. » Le premier roi de ce pays fut, suivant une légende fabuleuse, l’enfant miraculeux d’une servante d’un roi de To-li, dans la région des « Barbares du Nord ».

Les habitants du Fou-yu étaient de taille élevée et jouissaient d’une certaine somme de