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TRAITÉ DE MORALE CHINOIS.

pense des bienfaits secrets) a été lithographié en 1833 et publié pur la Société asiatique de Paris[1]. On le trouve ordinairement indiqué dans les bibliographies chinoises, conjointement à un autre opuscule du même genre, intitulé : Yu-kong yu-tsao-chin ki, ou Récit de la visite de l’Esprit du foyer à Yu-kong[2], dont le texte forme une des histoires intercalées dans les commentaires du Kan-ing-pien. La version tartare de ces deux petits ouvrages a été publiée par Jules Klaproth, dans sa Chrestomathie Mandchou, mais sans version européenne.

La traduction que nous donnons ici est généralement littérale : nous avons eu soin, autant qu’il nous a été possible, de laisser aux phrases que nous avions à rendre en français, une tournure telle qu’elle se prêtât aux divers sens que l’auteur chinois laisse entrevoir dans son écrit. Quelques phrases étaient d’une certaine difficulté à entendre, n’ayant eu, en notre possession, que le texte seul de ce livre, sans aucun commentaire pour en faciliter l’interprétation. Aussi espérons-nous qu’on nous pardonnera les fautes qui auraient pu se glisser dans notre travail, quoique nous pensions avoir, le plus souvent, surmonté les obstacles que nous présentait le texte du Yin-tchi-wen, et donné ainsi une traduction aussi fidèle que possible avec le peu de secours dont nous pouvions disposer[3].


LE LIVRE DE LA RÉCOMPENSE DES BIENFAITS SECRETS.


Ti-kiun a dit :

Pendant dix-sept générations, j’ai été lettré et ta-fou. Jamais je n’ai opprimé le peuple ni tyrannisé les employés. J’ai arraché les hommes au malheur, j’ai soulagé leur infortune ; j’ai eu pitié de leurs orphelins, j’ai supporté leur crime ; j’ai fait de nombreux bienfaits secrets. En haut, j’ai ému le Ciel azuré. Puissent les hommes, comme moi, conserver leur cœur, le Ciel t’enverra la félicité !

  1. Dans la Chrestomathie chinoise (publiée par Klaproth) ; in-4o.
  2. Traduit en français par M. Stanislas Julien. Paris, 1854, in-8o.
  3. Yin-tchi-wen est le titre original du Livre de la Récompense des bienfaits secrets. Morrison le définit ainsi : A famous essay exhorting the world to the practice of virtue, as the means of procuring the blessing of heaven.