Page:Léon Pirsoul - Dictionnaire wallon-français (dialecte namurois), t. 2, 1903.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 10 —
MAI

dans le troisième, et s’il y réussit, il a gagné la partie. Si le premier joueur n’a pas pu entrer dans le premier trou, le joueur n° 2 essaie à son tour ; s’il manque, le n° 1 continue.

Chaque joueur a le droit de piker ou ètchessî caler la bille de son adversaire s’il la rencontre sur son passage, et il l’éloigne ainsi du trou où il cherche à entrer. Le joueur qui a conquis un ou deux trous peut se placer dans un de ces trous, à son choix, et tirer de là sur la bille de son adversaire, qu’il écarte le plus possible. Une punition, que les écoliers ont l’habitude d’infliger au perdant, est celle-ci : le perdant, un genou en terre, place sa main fermée à une distance réglée d’avance ; il tourne les dognons à l’extérieur et le vainqueur tire cinq fois sa bille sur le but, c’est-à-dire sur le poing du patient.

Au djeù d’ maïes. Après avoir marqué un but, on trace, à la distance de deux ou trois mètres, une ligne droite, c’est l’entrée du jeu. Chaque joueur met une bille comme enjeu, en ayant soin qu’il y ait à peu près une ou deux ascauchies, enjambées, entre chacune. On tire au sort à qui jouera le premier. Celui qui a la priorité se place au but, lance son ma, en visant les billes placées en une même direction. S’il en touche une, elle lui appartient et les autres joueurs se placent à la 1re ligne pour lancer leur bille. Quand le premier joueur a fini ses coups, s’il n’a pas tout gagné, le second joueur vise et tâche de frapper une des billes restantes. Chaque joueur tâche toujours de croker ou {{lang|wa|pèter l’ ma de ses adversaires. Si à la fin de la partie les joueurs ne restent que deux, celui qui se trouve le plus près de la bille qui reste à toucher, dit à l’autre : à t’î r’passé dins tot l’ djeù avou ou sins tirée, c’est-à-dire lancer sa bille dans tout le jeu (tirée, c’est une distance donnée par le 1er  joueur) ; il recommande aussi de ne pas tirer ou bourer do pougne, jeter le poing en avant quand on lance la bille. Si le 1er  joueur n’a pas été atteint, pas plus que la dernière bille, il croke celle-ci en èbalant et en disant ti t’î Iairais ; son ma vient près de celui du 2e joueur, il lance sa bille pour le toucher et lui faire ritchîr les maïes qu’il a gagnées, mais auparavant il a dit bon stok ou mwai stok ki m’arête, c’est-à-diro je me garantis contre ce qui m’arrêtera en chemin. Ces règles servent aussi pour le jeu de la Cense plantée (voy. cense). Avant d’inviter le 2° joueur à lancer sa bille à travers le jeu, à s’î r’passer, le 1er  joueur a