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Explications préliminaires et indispensables

(voir pages 12, 13, 14 et 15)

En wallon, on est partisan de la consonne simple ; après mûres réflexions, nous avons adopté le principe de remplacer la consonne double par la simple. Mettre deux consonnes au bon endroit est parfois difficile, tandis que en mettre une est toujours chose aisée. Cette mesure ne provoquera aucune hésitation.

Il y aura exception pour ss et nn ; ex. : bressène, agasse, aïesse, mânnet, sônner, lînne (voyez ôn, page 14). On écrira donc : anée (année), pomî (pommier), gamèle (gamelle), sautrale (sauterelle). Par ce fait on mettra è où les syllabes sont sonores, comme ette, enne, elle, erre, etc. ; ex. : baguète (baguette), bèle (belle), sèrène, fèrète, etc.

Il en résultera que, quand la consonne sera doublée, ce sera un signe certain qu’il y a deux consonnes à prononcer, comme dans djônne, sônne ; la lettre précédent les consonnes portera un accent circonflexe. Ainsi nn pourra reprendre son ancien usage (vieux français), c’est-à-dire le premier n servant à nasaliser la voyelle précédente, le second n étant seul consonne.

în et ân doivent se prononcer de la même façon que ôn (page 14) ; ex. : awînne = awin…ne, lînne = lin…ne, mânnet = man…net, mânnichant = man…nichant.