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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

ornée, à chaque angle inférieur, au-dessus de la pile qui se dressait entre deux colonnes, la partie de l’entablement correspondante. Y placerait-on un disque ou un triglyphe ? Or, le premier, si on le conservait en son entier, présentait trop de développement pour un si petit espace, et, quant au second, il ne pouvait figurer que sur un axe, soit de colonnes, soit de pilastres, ou dans des espaces déterminés par ces mêmes axes, ce qui n’était pas précisément le cas. On se décida alors pour un disque rabattu sur son diamètre et présentant sur chaque face un demi-disque. Il semble que, pour arriver à ce résultat, une consultation n’était pas nécessaire ; mais peut-être Sansovino ne fit-il appel à ses confrères que pour se tirer d’un mauvais pas sans engager sa responsabilité.

En résumé, Sansovino, qui était plutôt sculpteur qu’architecte, en usa parfois trop librement avec l’esthétique de l’art monumental. Les règles pratiques ne lui sont pas non plus très familières, et l’on trouve souvent dans son œuvre des porte-à-faux qui ont singulièrement compromis la solidité de ses constructions.

Comme les deux précédents, Pirro Ligorio, né dans une toute autre partie de l’Italie, à Naples, vers le commencement du xvie siècle, était si bien un esprit de libres allures que ses nombreuses reproductions de monuments antiques, comprenant trente albums in-folio, tant il y a mis de personnalité, demeurent privées d’exactitude. Appelé, après la mort de Michel-Ange, à diriger les travaux du Vatican, son premier soin fut de bouleverser les plans qu’il avait charge seu-