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LIVRE PREMIER.

on en reconnaît le rare mérite ; et je dis de Palladio qu’il est essentiellement un grand homme. »

Le dernier ouvrage du maître est, à Vicence, le théâtre Olympique, élevé pour l’Académie de ce nom, qui cherchait à remettre en honneur les œuvres scéniques des anciens. Pour la partie destinée aux spectateurs a été adoptée une courbe elliptique et non semi-circulaire. Au-dessus des gradins, une belle colonnade supporte un entablement avec statues formant comme seconde galerie. Au fond de la scène disposée à l’antique, deux ordres et un attique. On blâme avec raison les statues adossées aux colonnes de l’ordre supérieur. Suivant une habitude de Palladio, qui aimait beaucoup à placer une arcade entre deux baies rectangulaires, des trois portes celle du milieu seule est cintrée.

Comme le précédent, mais à un degré inférieur, le Florentin Jacopo Tatti, dit Sansovino (1486-1570), se distingua par une attachante originalité. On cite de lui, à Venise, où il séjourna durant la seconde moitié de sa vie, l’église San Francesco della Vigna, terminée par Palladio, la Zecca ou Monnaie, la bibliothèque de la place Saint-Marc et le palais Corner, sur le Grand Canal.

Ce dernier, l’une des premières constructions entreprises à Venise par Sansovino, date de 1532. Composé de trois étages bien proportionnés, il élève sa masse imposante au-dessus des constructions environnantes. On ne saurait blâmer que la hauteur trop grande de l’entablement supérieur, mais c’est un défaut particulier à Sansovino, ainsi qu’on peut le voir à

ARCH. DE LA RENAISSANCE.
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