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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

L’étage supérieur est percé d’un double rang de fenêtres, celles d’en haut en mezzanino[1]. » La grande cour est sur plan circulaire, avec deux portiques superposés formant galeries continues. L’appareil, presque partout en bossages, ajoute encore à l’aspect grandiose de la construction, dont les détails comme l’ensemble sont minutieusement et heureusement étudiés. La distribution intérieure mérite de grands éloges, et l’on peut dire qu’aucun autre édifice bâti en Italie au cours du xvie siècle ne se rapproche autant de ce que nous appelons chez nous un château.

À un moment où la Renaissance a déjà fait le meilleur de son œuvre et où il reste peu de voies nouvelles à parcourir, André Palladio, né à Vicence en 1518, mort en 1580, sait néanmoins se créer un titre aux yeux de la postérité par une certaine manière de comprendre et d’exécuter qui, tout en se conformant dans son ensemble aux règles établies, ne laisse pas d’accuser une grande originalité. Ses œuvres sont autant de modèles offerts à l’admiration et qui, depuis bientôt quatre siècles, emportent les suffrages.

C’est dans la construction des palais et des villas que Palladio déploie tout son talent et se montre un maître. Contrairement à ce qui a lieu d’ordinaire, il arrive en ce genre à faire grand avec des dimensions modérées et sans dépenses excessives. Par des combinaisons d’ordres aussi variées qu’ingénieuses, et par des assemblages de matériaux dont l’idée lui appartient, il est toujours neuf dans ses façades et ne se

  1. Histoire des plus célèbres architectes, t. I, p. 326-327.