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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

que l’esprit de l’observateur en est tout troublé. Enfin nous devons signaler, à Ferrare, une merveille de goût et d’élégance, la porte du palais Sacrati. Pour mener à bonne fin ce chef-d’œuvre, Peruzzi a négligé le reste de l’édifice, qui de nos jours encore attend son revêtement.

À plusieurs reprises, il a été question de Giuliano da San-Gallo (1445-1515). Cet architecte, qui de son vrai nom s’appelait Giamberti[1], ne comptait pas dans sa famille moins de quatre personnes adonnées à la même profession. Mais l’espace nous manque pour consacrer ici seulement quelques lignes, soit à son frère Antonio dit le Vieux (1455-1534), dont Vasari fait l’éloge, soit à ses deux neveux, Giovan-Francesco (1482-1530) et Battista (1496-?). Du reste, il faut bien l’avouer, la postérité n’a guère conservé le souvenir que d’un troisième neveu, Antonio dit le Jeune (1485-1546). C’est de lui que l’on est censé parler chaque fois que l’on prononce isolément le nom de San-Gallo.

À la mort de Giuliano, qui, nous l’avons vu, avait été appelé à Rome en même temps que Frà Giocondo, le jeune architecte, nourri des principes de ces deux maîtres, les plus habiles alors dans l’art de la construction, fut attaché par Bramante aux travaux de Saint-Pierre en qualité de surveillant général. Il se trouva ainsi de bonne heure familiarisé avec les moindres détails de l’immense édifice qui devait plus tard, lorsque Peruzzi vint à disparaître à son tour, lui être directe-

  1. Le surnom de San-Gallo, qui passa non seulement à son frère, mais aux fils de ses sœurs, lui fut donné à la suite d’un long séjour dans un faubourg de Florence, près de la porte San-Gallo.