Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/324

Cette page a été validée par deux contributeurs.
324
L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

fité. Ainsi la Bourse, à Copenhague (1619-1640), dernière expression du style dit de Christian IV, est surmontée d’une tour formée à son sommet de quatre dragons reposant sur le ventre et enlaçant leurs queues en l’air.

La Suède et la Norvège, sous tous les rapports, sont infiniment moins bien partagées que le Danemark. À peine peut-on citer, en l’absence de monuments religieux, quatre ou cinq châteaux d’architecture assez simple, mais construits tout entiers au temps des rois Gustave Vasa (1523-1560), Éric XIV (1560-1568) et Jean III (1568-1592). Le plus ancien, Gripsholm, aux environs de Stockholm (1537), a ses angles flanqués de tours rondes, aujourd’hui découronnées, ce qui les rend lourdes et massives. Quant à Haesselagergaard (1537), bâti peut-être par un Hollandais qui a séjourné à Venise, à Breininggaard, postérieur de quelques années, où se rencontrent des réminiscences françaises, à Borreby et à Egeskof, d’un caractère assez peu défini, leur intérêt réside surtout dans un certain arrangement pittoresque.

Pour achever la revue des pays du Nord, il nous reste à parler de l’Angleterre. Mais la tâche ne sera pas longue, car nulle part ailleurs la Renaissance n’a trouvé plus de difficultés à s’implanter, et elle ne se montre qu’à l’époque du triomphe des idées classiques, sous sa dernière transformation.

Peut-être cela tient-il à ce que les Anglais, à la fin du xve siècle, peu après l’avènement de Henri VII (1485), ont inventé le style dit Tudor, variété du style perpendiculaire en honneur déjà depuis plus de cent ans. Tout