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pement, est une masse imposante. Floris, qui était de son temps, a plus visé à la correction qu’au pittoresque, et l’on ne saurait lui reprocher une sobriété d’ornementation en rapport avec la richesse des matériaux employés. Quand il le voulait, il savait assez bien produire un effet perspectif, ainsi que le démontre la maison dite des Oosterlings ou de la Hanse.

Une étude intéressante serait de montrer l’influence que Corneille Floris exerça autour de lui. Longtemps après sa mort, non seulement en Belgique, mais en Hollande, on se plaisait à imiter ses principales créations. C’est ainsi, par exemple, que l’hôtel de ville de Flessingue, œuvre de Paul Moreelse (1594), pour peu qu’on le considère attentivement, apparaît comme une réduction de celui d’Anvers. À Bois-le-Duc, les choses allèrent plus loin encore, et, dans le jubé de la cathédrale (1610), si malheureusement détruit de nos jours, l’Allemand Conrad de Nuremberg s’était contenté de copier servilement ce qu’il avait vu à Tournai.

Du reste, entre les deux pays voisins, avant la guerre des Gueux et la séparation politique qui en fut la conséquence, il n’y avait pas seulement emprunts fréquents, mais pour ainsi dire vie commune. Les monuments bâtis par les Flamands sont nombreux en Hollande, et, durant une période de plus de trente ans (1507-1544), on ne voit guère figurer, parmi les architectes dont les documents ont conservé les noms, que des membres de l’inépuisable famille des Keldermans. Outre Rombaut, qui nous est déjà connu, il y a André, Marcel et Mathieu. Tous sont attachés aux anciennes traditions et continuent à faire fleurir le gothique. Entre