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LIVRE III.

quadrangulaire de larges et splendides galeries. Les brumes du nord n’imposaient pas les mêmes obligations que les ardeurs d’un soleil du midi, et le caprice avait seul part dans la brillante innovation.

L’ancienne Bourse d’Anvers, qui donnait si bien l’idée d’une habitation espagnole, a été malheureusement détruite en 1858. Il ne reste rien des portiques élevés, de 1529 à 1531, par Dominique van Waghemakere, dont le nom nous est déjà connu. Mais nous pouvons toujours, au moins dans ses parties principales, admirer, à Liège, le palais des princes-évêques. Commencé en 1508, sur un plan gigantesque comprenant deux grandes cours entourées de corps de bâtiments, il ne fut achevé que trente-deux ans plus tard, en 1540. Durant ce temps, il ne paraît pas que des modifications importantes aient été apportées à l’ensemble. Les artistes seulement eurent toute liberté dans l’exécution des détails, et ils en profitèrent, comme François Borset (1532-1536), pour donner aux colonnes sur lesquelles viennent reposer assez maladroitement les arceaux des galeries un caractère quelque peu étrange. On se croirait plutôt à Séville ou à Salamanque que sur les bords de la Meuse. Chaque fût, renflé en balustre jusqu’à mi-hauteur et couvert inférieurement d’ornements dans le goût de la Renaissance, porte un chapiteau dont la composition échappe à tout classement.

Après de longs efforts et des moments d’hésitation, les nouvelles doctrines avaient fini par triompher, au milieu du xvie siècle. Le clergé lui-même les admettait, et l’on peut voir, à Bruxelles, dans l’église Sainte-