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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

surtout à Rouen qu’il faut aller admirer les belles galeries du cimetière connu sous le nom d’Aître Saint-Maclou (1526-1533). Les colonnes à la séparation des arcades sont partagées, dans leur hauteur, entre des cannelures rudentées et une série de bas-reliefs figurant les différents épisodes de la célèbre danse macabre.

En Bretagne, où la piété s’exaltait facilement au souvenir des défunts, les galeries indiquées ne pouvaient suffire. Aussi rencontre-t-on dans un grand nombre de localités, près de l’église, un édifice plus ou moins élégant, disposé sur le modèle des châsses et communément appelé reliquaire. Partout se retrouvent le même plan barlong et la même toiture à doubles rampants appuyée sur des pignons aigus que surmontent, au lieu de fleurons, des lanternons carrés. Si la face donnant sur l’extérieur est dépourvue d’ouvertures, celle tournée vers le cimetière se divise généralement en deux zones dont la première présente une succession ininterrompue de fenêtres cintrées séparées par des pilastres, des colonnes ou des cariatides, et la seconde un égal nombre de niches destinées à recevoir les statues des Apôtres.

La belle époque des ossuaires bretons ne commence guère que dans les dernières années du xvie siècle, et, à s’en tenir aux dates certaines, voici l’ordre dans lequel ils doivent être rangés : Sizun, 1588 ; Pencran, 1594 ; la Martyre, 1629 ; Ploudiry, 1635 ; la Roche-Maurice, 1640 ; Guimiliau, 1648 ; Lampaul, 1667. Peut-être faudrait-il ajouter Saint-Thégonnec, 1677 ; mais l’inscription assez mal tracée qui fournit cette date semble fautive, et ce dernier monument, le plus beau de tous, pourrait