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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

groupés et superposés des éléments de nature différente, paraît quelque peu artificielle. Mais à Saint-Étienne-du-Mont, dont la nef n’a été commencée qu’en 1540, la vieille tradition de l’Île-de-France se trouve maintenue. Les colonnes allongent de chaque côté leurs longs cylindres que, pour plus de solidité, étrésillonnent vers le milieu d’épais arceaux surmontés d’une balustrade. Sauf ce dernier détail, même arrangement au pourtour du chœur de Saint-Nicolas-des-Champs, qui date de Henri III. Les embellissements alors exécutés furent complétés par un magnifique portail (1576-1581), ouvert sur le flanc sud et reproduisant presque sans aucun changement un projet d’arc de triomphe gravé dans le Premier tome de l’architecture (p. 245). En réalité, nous avons donc là une composition de Philibert de l’Orme et c’est sans surprise que l’on admire avec quel art sont combinées toutes les parties, avec quelle perfection sont traités les moindres détails.

À l’ouest et au sud de Paris, la Renaissance n’a exercé qu’une action presque insignifiante et c’est à peine si nous pouvons à Étampes (église Saint-Basile), à Brie-Comte-Robert, à Orly, à Montfort-l’Amaury, signaler quelques travées ou quelques parties de façades remontant au règne de François Ier. Mais, au nord, il en est autrement et, sans parler de Saint-Maclou de Pontoise, où Pierre Lemercier fit ses débuts, dans un rayon peu étendu, à l’ombre pour ainsi dire du château d’Écouen, se rencontrent les églises de Luzarches, l’Isle-Adam, Maffliers, Belloy, Villiers-le-Bel, le Mesnil-Aubry, Sarcelles, Groslay et Goussainville. Bullant, comme on le suppose bien, a été le grand instigateur