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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

ments de sculpture et d’architecture. Une bulle de Pie II, promulguée le 28 avril 1462, est la seconde loi que l’on connaisse — la première est due au roi ostrogoth Théodoric — destinée à protéger ce que nous appelons aujourd’hui les monuments historiques. Les princes et les artistes eux-mêmes commencent seulement à se former des collections précieuses où les modèles peuvent être étudiés d’une façon plus rassise. Ghiberti, par exemple, possédait un riche cabinet de bronzes, de camées et de médailles. Les travaux de voirie, de restauration et de construction, à Rome, fournissent bientôt des fragments considérables ou des œuvres entières, et chaque découverte a la portée d’un événement. À leur tour, les papes créent ces magnifiques musées que viendront consulter tant d’artistes et admirer tant de curieux.

Il est une étude qui procède à la fois de l’érudition philologique et de l’archéologie : c’est l’épigraphie. On n’eut garde de la négliger. Les inscriptions, demeurées en grand nombre très apparentes sur les monuments, furent expliquées ; bien plus, leur texte, légèrement transformé, servit à indiquer de nouveau la date et la destination d’un monument, à composer une épitaphe. Celle que l’on voit gravée sur le tombeau du pape Eugène IV, mort en 1447, pourrait, à part les mentions qu’il a bien fallu accorder au personnage et au temps, convenir au mausolée d’un prêtre païen. À Rimini, sur le frontispice d’une église élevée par les Malatesta, fut placée une dédicace qui semble s’adresser à une divinité de l’Olympe : divae isottae sacrvm, « à la divine Isotta ». Or il s’en fallait qu’il fût même question d’une sainte !