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LIVRE II.

Les portes étaient généralement petites, surtout celles donnant sur les cours, et l’on sait comment Charles VIII, courant à Amboise, heurta si malencontreusement du front une porte trop basse, que la mort suivit de près. Mais les fenêtres, d’abord surmontées d’une accolade, puis en anse de panier ou à linteau, atteignent souvent en hauteur des dimensions assez considérables. Il est vrai que, sauf Pierre Chambiges dans certains châteaux comme la Muette et Saint-Germain-en-Laye, tous les architectes font usage de croisillons. Ceux-ci sont même parfois doubles et triples, en sorte que la surface avec le meneau vertical se trouve divisée en quatre, six ou huit compartiments.

La manière dont les édifices doivent se terminer a toujours été un problème difficile à résoudre. En Italie, au temps de la Renaissance, on ne voulait rien voir apparaître au-dessus de la corniche, considérée comme le véritable couronnement, tandis que, chez nous, à la même époque, les toitures non seulement entraient dans la décoration, mais tendaient à prendre de plus en plus d’importance. Elles étaient relevées, du reste, par des ornements en plomb, tels que crête et épis ; puis, à la base, courait une balustrade en pierre, souvent découpée avec art et répétant à l’infini des devises ou des initiales (Blois, la Rochefoucauld, etc.). Cette dernière tantôt précédait, tantôt se reliait à des lucarnes aussi variées que riches ; et, pour achever d’égayer une surface naturellement triste, vu l’emploi de la sombre ardoise, des cheminées colossales étalaient dans certaines provinces une incroyable profusion de sculptures. Sous ce rapport, rien n’est comparable à Chambord,