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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

un reproche est à faire aux architectes employés par le roi, ce n’est pas de se montrer imitateurs, mais bien de tendre trop à l’originalité. À force d’être ingénieux et inventifs, quelques-uns d’entre eux finirent par tomber, comme à Chambord, dans des combinaisons peu propres à une résidence.

Dès la fin du xve siècle, lorsque de toutes parts la nécessité se fit sentir d’éclairer par le dehors comme elles l’étaient par le dedans les vastes pièces adossées aux courtines dont la conservation s’imposait, l’épaisseur des maçonneries créa des difficultés qui furent promptement résolues de la manière la plus heureuse. Au lieu de pratiquer çà et là des percements dangereux pour la solidité de la construction en même temps que d’une exécution assez lente, nos vieux maîtres maçons ouvrirent du haut en bas, dans les tours et les murs d’enceinte, de longues brèches qui, entre autres avantages, offraient celui de simplifier singulièrement le travail dont ils étaient chargés. Presque sans y penser, on obtint ainsi une ordonnance qui eut un grand succès ; car, jusqu’au milieu du règne de François Ier, même dans les constructions entièrement neuves et où, par conséquent, rien n’empêchait d’adopter d’autres dispositions, on la trouve souvent répétée. Elle comprend, dans une superposition pittoresque, parfois une porte, plusieurs fenêtres, une lucarne, et toutes ces ouvertures, encadrées de pilastres, reliées par de larges moulures plates traversant les allèges, contre-butées sur le toit par des arcs-boutants se détachant de la masse, forment des divisions verticales qui rompent agréablement la monotonie des longues façades.