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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

devenus plus riches par suite de faveurs extraordinaires du roi ou grâce à d’heureuses aventures, firent choix de nouveaux emplacements, rendant ainsi sa liberté à l’architecte. Celui-ci, naturellement, en profita pour introduire plus de symétrie dans la construction, tout en continuant sur bien des points les traditions du moyen âge. Le Verger, Bury et beaucoup d’autres châteaux, bâtis de 1490 à 1525, ont encore l’apparence d’anciennes habitations féodales. Pas d’ouvertures dans les parties donnant directement vers l’extérieur, de grosses tours crénelées aux angles formés par la jonction des différents corps de logis, d’autres tours plus petites de chaque côté de la principale entrée.

Sauf à Chambord, dans les châteaux élevés par François Ier, les tours d’angle, chaque fois qu’il s’agit d’une construction régulière, sont remplacées par des pavillons carrés. On préludait ainsi au système définitivement adopté sous Henri II et ses fils. La royauté sentait qu’elle n’avait plus besoin d’appareil militaire pour soutenir son prestige ; le château se transformait en palais, les temps modernes étaient nés.

Longtemps encore un double pont-levis fut conservé en avant de la porte principale. Celle-ci, ouverte dans un avant-corps rectangulaire, occupait le centre d’une aile de bâtiments généralement moins élevée que les trois autres et disposée en galerie du côté de la cour. Les escaliers, à peu d’exceptions près, ne faisaient plus saillie au dehors ; mais leur emplacement était toujours indiqué par des fenêtres d’un genre particulier. En outre, sans répudier la vis du moyen âge, qui eut au contraire du succès jusque sous le règne de Charles IX,