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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

son style est une grande habileté dans la distribution des ornements dont il abuse quelque peu, Parmi les émules de Sambin, il faut citer Charles Ribonnier, qui se distingua, à Dijon, dans la construction du palais de justice et, près de Langres, dans celle du grand et beau château du Pailly.

Enfin le Rouergue ne doit pas être oublié, car il produisit, au cours du xvie siècle, un grand nombre d’architectes, parmi lesquels Jean Salvanh, Baduel et Guillaume Lissorgues tiennent le premier rang. La Renaissance, qui s’était déjà manifestée sous l’évêque François d’Estaing (1501-1529), trouva dans son successeur Georges d’Armagnac (1530-1562) un protecteur aussi généreux qu’éclairé. Ce prélat, d’ailleurs, avait pour ami et pour conseiller le célèbre Guillaume Philandrier, qui, en 1541, publia un commentaire sur Vitruve. Si le château de Gages, bâti par Salvanh, aux environs de Rodez, n’existe plus, nous admirons encore celui de Bournazel, œuvre de Baduel, et celui de Graves dû au talent de Lissorgues.

Nous nous sommes efforcé plus haut de faire comprendre comment se développa le mouvement de la Renaissance. La transformation, d’abord assez lentement opérée, a été étudiée par règne, ce qui, tout en mettant à peu près chaque chose au point, ne semble pas suffisant pour faire valoir la grande figure de François Ier. Nul prince, en effet, ne s’identifia peut-être aussi complètement avec les tendances de son époque. Capricieux, chevaleresque, épris de toute beauté et de toute grandeur, il ne négligea rien pour assurer le triomphe des novateurs, auxquels les nom-