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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

mit personnellement la main à plusieurs résidences telles que Villers-Cotterets et Fontainebleau. Dans cette dernière, depuis que le bel escalier donnant sur la cour du Cheval-Blanc n’existe plus, — il a été remplacé au xviie siècle par une conception de Jacques Lemercier, — on montre surtout la tribune de la chapelle Saint-Saturnin, le plafond et la cheminée de la galerie Henri II.

Jean Bullant, né au plus tôt vers 1512, contrairement à l’opinion reçue jusqu’à nous[1], n’a pu fournir les plans du château d’Écouen, commencé très probablement en 1532 ou 1533. Mais après avoir fait ses preuves dans diverses constructions des environs, il a été appelé, en 1550, à continuer l’œuvre d’un nommé Charles Billard ou Baillard. La manière propre à chacun des deux maîtres est facile à reconnaître : Bullant a seulement élevé l’aile de droite et appliqué contre celle de gauche quatre hautes colonnes corinthiennes surmontées d’un entablement, le tout servilement imité du temple de Jupiter Stator, à Rome. Quel que soit le respect de Jean Bullant pour l’antiquité, il ne laisse pas d’innover, ainsi qu’on peut le voir à Écouen, où des arcs pénètrent dans les frontons, où des fenêtres viennent couper le couronnement, où des ordres classiques montent du bas d’un étage au milieu de l’étage supérieur. Ces particularités très caractéristiques ont permis, entre autres choses, de restituer au grand architecte le petit château de Chantilly et le pont-galerie de Fère-en-Tardenois. Quant aux nombreuses églises bâties en style de la Renaissance dans la région autour d’Écouen,

  1. Voir la Renaissance en France, t. II, p. 48 et suiv.