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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

jadis dans l’église Saint-Gervais, à Paris, sa mort eut lieu en 1544.


Pierre Lescot (1510-1578), l’un des hommes qui font le plus d’honneur à l’art français, n’appartenait pas, comme le précédent, à une famille d’architectes. C’était un magistrat, membre du Parlement de Paris, dont les dispositions, véritablement extraordinaires, se révélèrent, en 1541, par la construction du jubé de Saint-Germain-l’Auxerrois. Suivant toute vraisemblance, l’amitié qui le liait à Jean Goujon ne lui fut pas inutile. On pourrait croire aussi, en voyant certaines combinaisons, que Pierre Chambiges, au début, exerça sur lui quelque influence. Ses œuvres authentiques, en dehors du jubé déjà cité, sont la fontaine des Innocents, l’ancien hôtel de Ligneris, aujourd’hui Carnavalet, et le nouveau Louvre, qu’il commença en 1546, par ordre de François Ier. Malheureusement, l’aile principale, celle qui devait s’élever au fond d’une cour carrée et une partie de l’aile du midi, furent seules achevées par l’illustre architecte.


En même temps que Pierre Lescot, vivait Philibert de l’Orme (1515-1570), dont le talent, fait principalement de science et de raison, personnifie le mieux la seconde évolution de la Renaissance. Maniant, du reste, aussi bien la plume que l’équerre, il a supérieurement écrit sur son art et le Premier tome de l’architecture (1567), les Nouvelles inventions pour bien bastir (1571) sont des livres que, même de nos jours, on ne consulte pas sans profit. Plus haut, il a été question de la nouvelle colonne dite française, et nous ne croyons pas utile de revenir sur cette création, dont le mérite est incontestable, bien