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LIVRE II

dans le commerce, ne veut pas rester au-dessous de la noblesse. Quant au clergé, il trouve pour le seconder les meilleures volontés. Principalement dans le département de l’Eure, les églises reconstruites avec luxe ne sauraient se compter. Mais rien ne l’emporte sur le chœur de Saint-Pierre de Caen, ce chef-d’œuvre d’Hector Sohier. À l’opposé de la précédente, l’école normande rayonne au dehors : la province du Maine presque tout entière lui appartient, et c’est à la Ferté-Bernard qu’il faut aller chercher l’une de ses manifestations les plus précieuses.

On peut réunir sous le nom d’école de la Loire les édifices, particulièrement civils, répandus dans l’Orléanais, la Touraine et l’Anjou. Cette école est éminemment l’école française, car depuis Louis XI jusqu’au drame sanglant qui, en 1588, mit fin aux jours du duc de Guise, et termina en réalité le règne de Henri III, nos rois passèrent le meilleur de leur temps sur les bords du grand fleuve, entraînant avec eux princes, seigneurs, riches parvenus, écrivains et artistes. Du reste, toute l’activité est loin d’être concentrée en un seul lieu. Orléans, Tours, et jusqu’à un certain point Angers, s’efforcent de rivaliser avec Blois, qui, placé dans des conditions plus avantageuses, demeure en définitive, particulièrement au temps de François Ier, le plus brillant foyer de la Renaissance.

La Bourgogne est une de nos provinces qui non seulement accueillirent avec le plus de faveur les idées nouvelles, mais encore contribuèrent le plus à leur assurer dans la suite un grand développement. On n’avait pas oublié l’éclat jeté sous les quatre derniers