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LIVRE II.

rigoureuse, mais dont l’existence ne saurait échapper à tout regard tant soit peu exercé. Quelques écoles sont limitrophes, d’autres isolées. Les premières embrassent une province comme la Bretagne, la Normandie, la Touraine, l’Orléanais, la Bourgogne ; les secondes sont concentrées presque tout entières dans une ville, par exemple Toulouse et Troyes. Nous ne parlons pas de certains foyers assez nombreux, mais pour ainsi dire sans rayonnement. Même en tenant compte de ces derniers, on n’arriverait pas à une répartition complète de l’ancien territoire. Plusieurs provinces, telles que le Berry, l’Angoumois, la Provence et l’Île-de-France, n’ont pas d’écoles, et les monuments, souvent remarquables, qu’on y trouve y sont comme dépaysés.

Dans l’Île-de-France, les choses se sont passées d’une manière qui mérite d’attirer tout particulièrement l’attention. Plusieurs grands architectes, Pierre Chambiges, Jean Bullant, Philibert de l’Orme, ont créé autour d’eux des centres d’action, considérés à bon droit comme des écoles personnelles. D’autre part, l’influence exercée par certains monuments produisit un résultat analogue, et l’on a coutume de dire : « l’École de Fontainebleau », bien que ce terme désigne plutôt la réunion des artistes, peintres, sculpteurs et architectes successivement employés à la construction et à la décoration de l’immense palais.

Au point de vue de l’individualité, l’école bretonne figure au premier rang. Il n’y a presque rien de commun entre les manifestations qui se produisent au delà d’une ligne allant de Dinan à Guérande et celles qui