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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

mieux faire que d’exagérer l’ampleur de celles employées. Là où une superposition semblait indispensable, vu l’élévation des façades, vint prendre place un ordre unique et cossal. Et cette disposition défectueuse eut un grand succès grâce à Jean Bullant, qui, après s’en être fait le promoteur à Écouen, l’appliqua successivement à Chantilly et à Fère-en-Tardenois. Il est vrai que l’architecte préféré du connétable de Montmorency, quelque peu effrayé de sa hardiesse, s’étudia à en diminuer l’effet. Au petit château de Chantilly, ses pilastres chevauchent sur les deux étages, de manière à n’occuper tout à fait ni l’un ni l’autre. En outre, l’entablement supérieur est coupé par les fenêtres, ce qui, à notre avis, est une imperfection aussi grande, sinon pire que la première. Androuet du Cerceau, quelques années plus tard, ne connut pas de telles hésitations. Les grandes constructions dont il fut chargé, au Louvre et ailleurs, sont là pour le prouver.

Fig. 37. - Petit château de Chantilly.