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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

dont les représentants de l’ancienne féodalité avaient peine à se séparer. Les belles corniches à coquilles que Viart aime à disposer sous ses balustrades, destinées à remplacer les créneaux sacrifiés, n’ont pas d’autre origine.

Le château de Gaillon qui, nous l’avons dit, fut terminé en 1509, résumait la plupart des caractères indiqués. Dans la cour de l’École des beaux-arts, à Paris, on peut voir, depuis la fin du siècle dernier, les plus importants débris de cette somptueuse habitation. Sur place, il ne reste plus guère que le pavillon d’entrée, la chapelle basse, une tour d’escalier et le mur de soutènement, du côté de la vallée.

Le style François Ier commencerait vers l’année 1520, si l’on voulait faire exactement coïncider son avènement avec la fin du précédent. Mais en bien des endroits les caractères particuliers à la seconde période se montrent dès l’année 1515, tandis que dans d’autres ils persévèrent durant une partie du règne de Henri II. Pareille observation, d’ailleurs, devient presque inutile, tant on est obligé de la répéter souvent. Il y a toujours eu des architectes qui ont précédé ou dirigé le mouvement et d’autres qui l’ont suivi en se traînant et comme à regret.

L’époque de François Ier est celle qui représente le mieux chez nous la Renaissance dans son histoire, dans son esprit et dans ses caractères.

Sous Louis XII, l’architecte était encore le maître maçon, le tailleur de pierre, l’appareilleur du moyen âge. Il était non pas peintre et sculpteur comme en Italie, mais souvent sculpteur ou plutôt « tailleur d’images » ;