Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
LIVRE II.

seulement la partie antérieure, très probablement due au Blésois Colin Byard, appelé en 1499 par le maréchal de Gié, qui, comme plan et comme ornementation, se ressent de la Renaissance.

On a beaucoup parlé des artistes italiens venus en France à la suite de l’expédition de Naples, en 1495 ; mais parmi eux ne figurent guère que des jardiniers, des peintres, des orfèvres, des menuisiers et des « faiseurs de hardes ». Et ce choix s’explique facilement. Le roi et ses compagnons, plus enthousiasmés des provinces du midi que de celles du centre, ainsi que nous en avons la preuve, étaient loin, dans leurs préoccupations, de mettre l’architecture au premier rang. « Au surplus, écrivait de Naples Charles VIII à son beau frère Pierre de Bourbon, vous ne pourriez croire les beaulx jardins que j’ay en ceste ville. Car, sur ma foy, il semble qu’il n’y faille que Adam et Ève pour en faire ung paradis terrestre. Et avecques ce, j’ay trouvé en ce pays des meilleurs paintres, et auxditz vous envoyerés, pour faire aussi beaulx planchiers (tableaux) qu’il est possible, et ne sont des planchiers de Bauxe, de Lyon et d’autres lieux de France en riens approchans de beaulté et richesse ceux d’icy ; pourquoi je m’en fourniray et les meneray avecques moy pour en faire à Amboise. » De son côté, le cardinal Briçonnet, évêque de Saint-Malo, faisait ainsi part de son admiration à la reine Anne : « Madame, je vouldroye que vous eussiez veu ceste ville et les belles choses qui y sont, car c’est ung paradis terrestre. Le Roy, de sa grâce, m’a voulu tout montrer à ma venue de Florence, et dedans et dehors la ville ; et vous asseure que c’est