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LIVRE II.

antique, il plaça une mosaïque. Un des successeurs immédiats de Suger, sous Philippe-Auguste, ayant à orner la vasque d’un lavatorium, ne trouva rien de mieux que de faire figurer à la bordure Neptune, Pan, Sylvain et autres divinités de l’Olympe. Ces aspirations vers l’antiquité restèrent, toutefois, des accidents ; la marche générale de l’art n’en subit aucune déviation. Pour que, de différents côtés, se manifestassent des velléités de rompre, au moins dans la forme, avec un passé glorieux, il fallait, en même temps qu’un affaiblissement et une dégénérescence des principes en honneur, une succession d’événements dont le xive siècle à son déclin vit le commencement.

En 1382 mourait à Naples la reine Jeanne, laissant pour héritier Louis Ier, comte d’Anjou, qui ne put faire valoir ses droits contre un prétendant plus heureux. Un petit-fils de Louis, René, dont les goûts artistiques ont rendu le nom célèbre, réussit un peu mieux un demi-siècle plus tard, et durant quatre ans (1438-1442) se maintint en possession, outre la capitale, d’un territoire assez important. La maison d’Anjou s’étant éteinte en 1481, les rois de France prirent sa place, et l’un des premiers soins de Charles VIII, en montant sur le trône, fut d’organiser une expédition (1495) dans laquelle il recueillit beaucoup de gloire, mais aucun profit. Son exemple devait néanmoins être suivi peu après par Louis XII, qui, du commencement à la fin de son règne, n’eut pas d’autres préoccupations que de se transporter successivement aux deux extrémités de la péninsule. Car aux droits provenant de la maison d’Anjou et concernant